Voyages méditerranéens, écritures francophones : entre départ et retour, les premières beurettes à la recherche de leur identité
163-178 p.
Dans cette contribution, on se propose d'analyser le roman de Leïla Houari, Zeïda de nulle part (Paris, L'Harmattan, 1985), et celui de Sakhinna Boukhedenna, Journal: "Nationalité immigré(e)" (Paris, L'Harmattan, 1987). Ces textes s'inscrivent à l'intérieur de la production littéraire beure (terme sur lequel il faudra revenir) au début des Années 80, quand la problématique identitaire des générations issues de l'immigration trouve son expression privilégiée en littérature francophone. Le voyage et les lieux y jouent un rôle de premier plan: les deux protagonistes, qui sont par ailleurs les alter ego des écrivaines, se déplacent d'un côté à l'autre de la Méditerranée à la recherche d'un pays où parvenir à se retrouver et à se reconnaître mais qui, malgré tout, les décevra. La mer traversée par ces jeunes femmes se charge d'une valeur affective et d'attentes profondes qui font des étapes de leur voyage une découverte progressive de leurs racines, de leur passé mais également de leur futur: de plus en plus consc
ientes de leur statut identitaire hybride, qui fait d'elles des étrangères même dans les pays de leurs parents, elles n'auront d'autre choix que celui de rentrer en Europe. L'écriture en français deviendra alors leur seule planche de salut: raconter et se raconter pour trouver une place, leur place... Et elles la découvriront justement dans l'espace littéraire francophone. Mots-clés: Méditerranée, identité, littérature beure, Leïla Houari, Sakhinna Boukhedenna.
This paper aims to analyse two novels which mark the beginning of Beur literature in the 1980s: Zeïda de nulle part by Leïla Houari (1985) and Journal: "Nationalité immigré(e)" by Sakhinna Boukhedenna (1987). Through the analysis of these novels, the author of this article intends to examine the subject of identity perception in the literary production of Beurs, i.e. writers born in France from Maghrebi parents. In both Houari's and Boukhedenna's novels crossing the Mediterranean from Europe to North Africa represents the focus of the narrative: the main characters _ two young women which are the writers' alter-ego" start a journey to discover their parents' country in search of their native origins and in the hope of finding their identity. By means of these two literary examples the issue of Beur identity research and its literary relevance will be explored.
Forma parte de
Mondi migranti : 1, 2016-
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Información
Código DOI: 10.3280/MM2016-001009
ISSN: 1972-4896